Notre histoire

Quelques épisodes de la longue histoire de la gendarmerie et du patriotisme...

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MORT DU DERNIER  MEMBRE DU "COMMANDO" KIEFFER DU 6 JUIN 1944

03/Juillet 2023.

Nous apprenons avec une grande émotion et une profonde tristesse le décès ce jour de Léon GAUTIER, dernier survivant du glorieux groupe français breveté "commando" (béret vert) en Angleterre et qui a été l'un des 177 Français (commando KIEFFER) participant au débarquement le 6 Juin 1944.

J'avais eu le privilège de recueillir ses propos,(voir le "Bleu Défense" de 2022) c'était un homme impressionnant de convictions et d'amour de la France (Libre!).

Puisse-t-il reposer en paix au paradis des grands soldats, il y a sa place réservée, sans nul doute.


Colonel (h) Jean-Pierre SOBOL

Président d'honneur de RESGEND

Rédacteur en chef de Bleu Défense.

Photo: major (ro) BRASSEUR.

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LE GENERAL GUY DELFOSSE

Né en 1925, Guy Delfosse est le fils d’un sous-officier d’artillerie. Il est admis en 1937 comme enfant de troupe à l’École militaire préparatoire (EMP) d’Épinal. En 1940 il poursuit son cursus scolaire à l’EMP d’Autun, repliée à Valence, tout comme le Prytanée militaire qu’il rejoint pendant l’année scolaire 1943-1944. De novembre 1944 à mai 1945, il est élève-officier à l’École militaire interarmes (EMIA) de Cherchell en Algérie, promotion «Rhin français».

Officier d’infanterie parachutiste, il sert pendant 8 ans dans les troupes aéroportées au sein du 1er régiment de chasseurs parachutistes (RCP) au Tonkin (1947-49), en Algérie et en Tunisie. Il est capitaine au Bataillon français de l'ONU en Corée (1953). À la fin de la guerre de Corée, il est transféré avec son unité en Indochine où il est fait chevalier de la Légion d'honneur pour titres exceptionnels de guerre ; il y commande ensuite en 1954 une compagnie au deuxième bataillon du Régiment de Corée, intégré au Groupement Mobile 100 (GM 100).

Rapatrié en 1955, il est admis à l’École des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN) à Melun. À sa sortie, il commande l’escadron de gendarmerie mobile d’Hirson (Aisne) qu’il conduit au Maroc et en Algérie. Il prend ensuite le commandement de la compagnie de gendarmerie départementale de Douai (Nord). Puis il est affecté en 1962 à la Direction de la Gendarmerie nationale à Paris. De 1966 à 1968, il séjourne à Madagascar. Il commande ensuite successivement le groupement de gendarmerie départementale de la Vendée et le groupement de gendarmerie mobile d’Arras (62). Comme colonel, il est chef de corps du centre d’instruction des gendarmes auxiliaires (appelés faisant leur service militaire) d’Auxerre. Il commande ensuite la Légion de gendarmerie de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA). Promu général de brigade, il prend le commandement de la 3e région de gendarmerie à Rennes (Ille-et-Vilaine) en 1980.

Promu général de division en 1983, il est affecté comme commandant de la 5e région de gendarmerie à Lyon (Rhône). C’est là que le 27 mars 1984, il se rend, en uniforme, de la caserne de la rue Sainte-Hélène à l’agence BNP, située à l’angle de la rue Victor-Hugo et de la rue Jarente. Deux braqueurs de la branche lyonnaise d’Action Directe, Max Frérot et André Olivier, font irruption dans l’agence. Le général Delfosse tente de raisonner les malfaiteurs. Il est froidement abattu de 5 balles par l’un d’eux. Il avait 58 ans.

Une citation à l'ordre de la Nation lui est décernée le 29 mars suivant : « a donné ainsi un magnifique exemple d’abnégation en accomplissant jusqu’au sacrifice suprême son devoir de citoyen et de militaire de la Gendarmerie ». La médaille de la Gendarmerie nationale lui est attribuée à titre posthume. Il est également élevé à la dignité de Grand officier de la Légion d'honneur.

Par décret publié le 7 mars 2023, le président de la République, Emmanuel Macron, lui attribue la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme.

(Source: wikimonde)

 

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JEAN VERINES (1894 - 1943)

Le chef d'escadron Jean Vérines est à la tête du 3e bataillon d'infanterie de la légion de la Garde républicaine de Paris lors de la déclaration de guerre en septembre 1939. Ébranlé par la défaite de juin 1940, il s'engage dans la Résistance à travers la constitution d'un sous-réseau de renseignement de la France libre au sein du réseau Saint-Jacques. Dès le début de ses activités, le chef d'escadron Vérines axe son sous-réseau sur deux régions principales : Paris et la Normandie, avec des ramifications à Tours, Amiens, et la Bretagne et ses ports. L'activité du groupe de civils et de militaires animé par Vérines est rapidement décelée par l'occupant. Les premières arrestations interviennent dès le 8 août 1941. Le chef d'escadron Jean Vérines est lui-même arrêté le 10 octobre 1941, comme en témoigne le rapport reproduit ici. (archives du SHGN )

Déporté en Allemagne, Jean Vérines est promu lieutenant-colonel le 25 décembre. Ayant déjà perdu un œil durant la Première Guerre mondiale, celui-ci devient aveugle à cause des difficiles conditions de sa captivité. Sans avoir livré de secret, il est fusillé par les Allemands à Cologne le 20 octobre 1943.



En 1947, la caserne du Prince-Eugène, place de la République, est baptisée en son honneur, alors que son nom est gravé à la caserne de Saint-Denis de la Réunion. Par ailleurs, la promotion 1947-1948 de l'école des officiers de gendarmerie de Melun le choisit pour parrain.

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LE LIEUTENANT GIUDICELLI

En avril 1943, nommé adjoint au commandant de la Compagnie de gendarmerie maritime de CHERBOURG, le lieutenant Yvon GIUDICELLI forme aussitôt un réseau avec une poignée de sous-officiers et quelques civils.


Pendant plus d’un an, ce groupe répertorie tous les ouvrages militaires allemands du Cotentin, les mouvements de troupes et de navires dans l’arsenal de CHERBOURG, et va même chercher un approvisionnement d’armes dans l’Orne, constituant pour l’occasion une véritable escorte de gendarmerie sous les yeux de l’occupant.

  • Suite

    Dès mai 1944, le lieutenant GIUDICELLI, replié au canton des PIEUX, forme cinq groupes de combat avec ses gendarmes maritimes et de jeunes réfractaires au S.T.O. (Service du travail obligatoire) réfugiés dans le canton.

    Le 17 Juin au soir, il envoie un de ses gendarmes, le jeune Louis RENARD, entrer en contact avec les américains à BARNEVILLE-SUR-MER.

    Ce gendarme maritime participe alors aux combats de la libération de cette ville. Le 19 juin, le lieutenant GIUDICELLI fait libérer les villages du canton des PIEUX.


    Nommé chef de l’arrondissement de CHERBOURG par les Alliés, il anticipe sur la Libération et envoie aux maires une circulaire précisant les mesures à prendre concernant la circulation, les actes de pillage, les détentions d’armes, le sort des prisonniers et le recollement des procès-verbaux.

    Désignant des éclaireurs pour guider les troupes alliées vers CHERBOURG, il se place lui-même à la tête d’une compagnie d’infanterie américaine.

    Il tombe « touché à mort » à OCTEVILLE le 25 Juin 1944, veille du jour de la libération de CHERBOURG.


    Son nom a été donné à la promotion 1969 / 1970 de l’E.O.G.N.


    (Source : lieutenant Vincent OSSADZOW in « la revue de la gendarmerie nationale » n°211)

    (Image : Service historique de la défense)



MAURICE GUILLAUDOT

En juin 1940, rares sont les Français qui, à l’annonce de l’armistice, ne songent qu’à reprendre les armes. Le commandant Maurice Guillaudot est de ceux-là.

Officier de la garde républicaine mobile, il se trouve à Pontorson (Manche) quand il voit déferler les débris de l’armée en déroute. A ses côtés, un officier britannique, le colonel Williamson, ne cache pas son désarroi de devoir retourner en Angleterre. Il affirme qu’il reviendra se battre en France et propose à Guillaudot de l’accompagner à Londres. L’officier français refuse l’offre et ne dissimule pas sa volonté de continuer la lutte sur place. Les deux hommes conviennent alors d’un nom de code pour renouer le contact : « Shakespeare ». Maurice Guillaudot vient d’entrer en Résistance.

  • Suite

    Né à Paris le 28 juin 1893, d’un père garde républicain, Maurice Guillaudot passe son enfance à la caserne des Célestins où logent ses parents. A 16 ans, il entre comme employé au Chemin de fer du Paris-Orléans. Mais ce n’est qu’une situation provisoire. En 1911, il s’engage au 1er régiment d’artillerie de campagne à Bourges.

    La guerre venue, sa condition d’artilleur ne lui convient pas. Il se trouve trop loin des tranchées. Il profite de l’opportunité faite aux sous-officiers de passer officiers et se retrouve, en juillet 1915, au 13e régiment d’infanterie avec le grade de sous-lieutenant. Sa brillante conduite au front lui vaut six citations et la croix de Chevalier de la Légion d’honneur. Après la guerre, il choisit d’entrer à l’école d’application de la gendarmerie à Versailles. Sorti 3ième de sa promotion, il est affecté, le 25 septembre 1920, à Luçon (Vendée), avec le grade de lieutenant. Après une brève affectation au régiment d’infanterie de la garde républicaine à Paris, il retrouve la gendarmerie départementale à Cannes (Alpes-Maritimes) où il s’installe avec sa famille. Promu capitaine en 1928, puis chef d’escadron en 1936, il prend, en 1940, le commandement du 2e groupe de la 4e Légion de la Garde républicaine mobile à Vitré (Ille-et-Vilaine).

    Puis viennent la défaite et l’armistice. Les Allemands ayant exigé la dissolution des formations de la Garde républicaine mobile en zone occupée, le commandant Guillaudot est alors placé à la tête de la compagnie de gendarmerie d’Ille-et-Vilaine à Rennes. Un soir, alors qu’il se trouve à son domicile, un inconnu frappe à sa porte en déclarant : « Je viens de la part de Shakespeare ». A partir de cet instant, Guillaudot va consacrer toutes ses forces à la Libération. Mais, en voulant combattre l’armée d’occupation, il va devoir aussi affronter Vichy et son administration.


    En juin 1941, les Rennais s’apprêtent à rendre hommage aux victimes du bombardement de la ville par la Luftwaffe un an plus tôt. Y voyant une manifestation contre l’armée allemande, le préfet fait fermer le cimetière, interdit tout rassemblement et requiert les gendarmes pour réprimer les manifestants éventuels. Le 17 juin, des hommes et des femmes, portant des gerbes de fleurs et chantant la Marseillaise, se présentent devant l’entrée du cimetière. Guillaudot empêche la foule d’y pénétrer, mais refuse de la faire charger par ses hommes. Les manifestants se dirigent alors vers la préfecture, précédés en toute hâte par les gendarmes pour protéger le bâtiment. Ils finissent par se retirer, non sans injurier copieusement le préfet et le maréchal Pétain. Très monté contre Guillaudot, le préfet obtient de Vichy que l’officier soit muté à Vannes (Morbihan). Le 19 juin 1941, Maurice Guillaudot prend ses nouvelles fonctions comme commandant de la compagnie du Morbihan. Se sachant surveillé par Vichy, il lui faut être prudent. Mais sa réputation l’a précédé dans les brigades et lors de ses premières tournées, il s’aperçoit qu’à l’exception de la plupart des officiers, la grande majorité des sous-officiers sont plus que critiques envers le gouvernement et sont prêts à le suivre. Toutefois, il lui faut s’imposer auprès des Allemands.

    Le 1er novembre 1941, un officier allemand est retrouvé tué dans un mirador du camp de Coëtquidan. Immédiatement, les autorités d’occupation arrêtent des otages qu’ils menacent de fusiller si les « terroristes » ne sont pas retrouvés. Le commandant Guillaudot obtient d’être chargé de l’enquête. Au cours d’une reconstitution, il réussit à démontrer que les « témoins » ont fabulé et que l’officier a été victime d’un accident de chasse. Devant l’évidence de l’argumentation, les Allemands relâchent les otages. Traité avec respect par les occupants, Guillaudot peut poursuivre ses activités clandestines au sein du réseau Action, rattaché au mouvement France combattante. Dès le début de l’année 1942, il prend le pseudonyme de Yodi. Chef de l’Armée secrète du Morbihan, Guillaudot porte secours à 192 aviateurs de la R.A.F. et de l’U.S. Air Force dont les appareils ont été abattus et réceptionne des parachutages d’armes. Il obtient de Londres qu’un instructeur militaire lui soit envoyé pour organiser les premiers maquis et préparer la future armée de la Libération. Par ailleurs, disposant d’un opérateur radio et de matériel émetteur, il transmet au B.C.R.A. du colonel Passy un grand nombre d’informations glanées par ses gendarmes au cours de leurs tournées.


    En juin 1943, le commandant Guillaudot dispose de toutes les informations permettant de reconstituer la totalité du dispositif militaire allemand dans le Morbihan. Mais le document est trop volumineux pour être transmis par radio. Ce serait aussi trop dangereux. Yodi demande alors qu’un avion vienne chercher le « colis », baptisé du nom de code « Panier de cerises ». Londres acquiesce et fixe le rendez-vous pour le 10 juillet à… Auxerre ! Guillaudot confie alors le document à ses agents qui parviennent le jour dit sur le terrain d’atterrissage, après un voyage périlleux de plusieurs jours en train et autocar. Avec trois jours de retard, l’avion attendu arrive et remporte les précieuses informations. Le 20 juillet, la B.B.C. émet, à l’intention de Guillaudot, un véritable accusé de réception : « Le panier de cerises est bien arrivé… Félicitations et remerciements à Yodi pour son action et son excellent travail. »

    Mais les Allemands ne restent pas inactifs. Les succès remportés par la Résistance morbihannaise s’accompagnent de nombreuses arrestations. Le 10 décembre 1943, Guillaudot est arrêté à son domicile par la Gestapo. Incarcéré à Rennes, il est torturé. Il ne parle pas. Transféré à Compiègne, après le débarquement du 6 juin 1944, il est finalement déporté en Allemagne dans le camp de Neuengamme et retrouve la liberté en avril 1945.


    Cité par le général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre parmi les grands artisans qui ont permis de retrouver la liberté, Maurice Guillaudot est fait Compagnon de la Libération le 19 octobre 1945, trois semaines avant d’être promu au grade de Général de brigade. Il quitte la gendarmerie en 1949 et meurt à Hédé (Ille-et-Vilaine) le 25 mai 1979.

    Bernard MOURAZ, in « Armées d’Aujourd’hui », n° 273, 2002.  

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PAULIN COLONNA D'ISTRIA

Fils de militaire de carrière, Paulin Colonna d'Istria est né le 27 juillet 1905 à Petreto Bicchisano en Corse.

Il se destine également à la carrière militaire et, après avoir suivi les cours du collège d'Autun puis ceux de l'école d'officiers de Saint-Maixent, sert en Afrique du nord pendant la campagne du Rif jusqu'en 1926.

Lieutenant en 1930, il choisit la Gendarmerie.

Promu capitaine, il est affecté, en 1936, en Afrique du nord où il se trouve au moment de la déclaration de guerre de septembre 1939.

Il n'accepte pas la défaite et, ayant entendu l'appel du général de Gaulle le 18 juin 1940, il cherche le moyen d'agir.

En janvier 1943, alors qu'il vient d'être nommé adjoint au commandant de la Gendarmerie en Afrique du Nord, il est désigné pour remplacer le commandant de Saule à la tête d'une mission secrète (Pearl Harbour) en Corse, avec l'accord des services britanniques.

Il constitue une équipe franco-anglaise dans laquelle il enrôle deux de ses parents. Il est prêt à partir mais, retenu à l'hôpital pour des raisons de santé, ses cousins et un radio anglais partent sans lui. En mars 1943, Paulin Colonna d'Istria se met en rapport avec le commandant Lejeune, officier de liaison entre le cabinet du général Giraud et le SOE britannique, et forme avec lui une seconde équipe avec mission d'unifier et de coordonner les mouvements de Résistance en Corse.

Le 4 avril 1943, il débarque clandestinement, via un sous-marin anglais, sur la côte orientale corse et, à travers le maquis et les montagnes, rejoint la région du Niolo où il établit son PC provisoire. Il s'appuie sur le mouvement Front National pour unifier les différents mouvements de résistance qui sont très divisés. Le FN va passer de 2 000 à 9 000 adhérents en mai. Ils seront 12 000 et plus en septembre, au moment de la libération.

Parallèlement au travail d'unification des mouvements et du recrutement des francs-tireurs, le travail d'équipement se poursuit à travers de nombreuses difficultés. La liaison radio est établie avec l'Afrique du Nord. Plus de cinquante terrains de parachutages sont repérés et signalés. Les armes sont reçues par air et par mer dans un contexte d'arrestations et de répression. Recherché par les Italiens, souvent décelé, parfois effectivement poursuivi, Paulin Colonna d'Istria échappe à l'arrestation.

Le 9 juin 1943, il repart fortuitement avec un sous-marin britannique pour Alger. Accompagné d'un opérateur radio, Luc Le Fustec (alias Michel), il ramène en Corse, 3 semaines plus tard, dans la nuit du 2 au 3 juillet, avec le sous-marin Casabianca, 12 tonnes d'armes et de matériels divers. Il entre au comité départemental du Front national et organise la lutte préparatoire au débarquement qui a lieu le 11 septembre 1943 à Ajaccio et qui libère, avec l'insurrection de la résistance, le territoire de la Corse.

Le chef d'escadron Colonna d'Istria est ensuite placé par le Comité français de la Libération nationale (CFLN) à la disposition du préfet de Corse avant d'être détaché, en novembre 1943, au commandement des Forces françaises en Grande-Bretagne puis d'entrer dans Paris avec la 2e DB du général Leclerc, le 25 août 1944.

Après la guerre, il est affecté au commandement de la gendarmerie à Alger puis à Lyon. Promu colonel de Gendarmerie en 1947 puis général de brigade en 1956, il commande ensuite la gendarmerie des Forces françaises en Allemagne. Candidat RPF en 1951, il est élu député d'Alger mais il démissionne rapidement de son mandat. Paulin Colonna d'Istria est décédé le 4 juin 1982 à Toulon. Il est inhumé à Marseille.


• Grand Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 16 août 1944
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Distinguished Service Order (GB)

Source : musée de l’ordre de la Libération.

 

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 PHILIPPE FRATACCI

Philippe Fratacci est né le 25 janvier 1917 à Nice. Son père était cheminot et sa mère couturière.

Apprenti ajusteur, il s'engage le 25 février 1936 au 23e Régiment d'infanterie coloniale.

Arrivé au Cameroun en août 1938, il est sergent lors de la déclaration de guerre.

Le 20 août 1940, il déserte avec 16 camarades pour rejoindre les Français libres et participe au ralliement du Cameroun avec le commandant Leclerc avec lequel il arrive en pirogue le 27 août à Douala.

Engagé à la Légion du Cameroun, il prend part à la campagne du Gabon en octobre et novembre 1940.

En janvier 1941 il entre à l'Ecole d'aspirants de Brazzaville. Sorti 2e de sa promotion, il est promu aspirant en mai 1941.

Philippe Fratacci est affecté successivement au Bataillon de marche n° 6 (BM 6) puis au BM 1 en juillet 1941 et enfin à la 1ère compagnie du BM 4 en juillet 1942 au Liban.

Promu sous-lieutenant en janvier 1943, au moment où son bataillon est rattaché à la 2e Brigade de la 1ère Division française libre, il participe, en qualité de chef de section, à la fin de la campagne de Tunisie et notamment aux combats de Takrouna.

Le 17 mai 1944, au cours de la campagne d'Italie, après avoir amené et placé sa section, sans perte, près de Monticelli, et après avoir traversé un tir nourri d'armes automatiques, il est grièvement blessé par plusieurs balles en effectuant une reconnaissance en avant de sa section.

Un mois plus tard, bien qu'imparfaitement guéri, Philippe Fratacci quitte l'hôpital de Bagnoli et, fin juillet 1944, reprend le commandement d'une section au feu.

Il débarque en Provence le 16 août 1944 avec la 1ère Armée française. Le 22 août 1944, avec un escadron de chars, il reprend le contact devant la gare de Pauline et effectue plusieurs missions de liaison avec la brigade voisine. Blessé le lendemain par des éclats d'obus, pendant l'attaque sur Thouars, il rejoint son bataillon à Châteaurenard le 31 août avant de prendre part aux opérations d'Autun.

Promu lieutenant le 25 septembre 1944, Philippe Fratacci combat de nouveau devant Belfort mais doit être évacué malgré lui, à bout de forces, fin octobre.

Il rejoint son unité à la mi-janvier 1945 et participe à la bataille d'Alsace. Bien que diminué physiquement, il se dépense sans compter en missions de liaison vers les postes avancés à Sélestat, dans l'Illwald.

Comme commandant de la compagnie de commandement, il se distingue de nouveau, les 10 et 15 avril 1945, dans le sud des Alpes, au moment de l'avance sur la Roya et Breil.

Philippe Fratacci sert après la guerre en Indochine en 1946 sous les ordres du général Leclerc ; il est ensuite officier dans la Gendarmerie au Maroc (1947-1952) puis au Cambodge (1954-1956), au Niger (1957-1959) et en Haute-Volta (1959-1961).

Il sert en métropole dans la Gendarmerie, notamment à Tours.

Admis à la retraite avec le grade de lieutenant-colonel en 1965, il est ensuite chef du service de la sécurité du Port autonome du Havre.

Philippe Fratacci est décédé le 5 avril 2002 au Havre. Selon sa volonté, ses cendres ont été dispersées au Jardin du Souvenir à Cavalaire dans le Var.


• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 16 octobre 1945
• Officier de l'Ordre National du Mérite
• Croix de Guerre 39/45 (3 palmes)
• Médaille de la Résistance
• Insigne des Blessés
• Croix du Combattant 39/45
• Croix du Combattant Volontaire 39/45
• Médaille coloniale avec agrafes "AFL", "Tunisie 1943"
• Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre
• Médaille Commémorative d'Italie
• Médaille Commémorative d'Indochine

Source : musée de l’ordre de la Libération.

 

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Honneur aux héros : le Commando Kieffer

J’ai eu le privilège, voici quelques années, de recueillir les propos de l’un des héros français du débarquement, le commando Léon Gaultier, un des rares survivants à ce jour.

Comme le chantait Brassen « le temps ne fait rien à l’affaire » : les valeurs de courage, de sacrifice, de refus de la défaite et d’amour du vieux pays sont éternelles.

Puisse cet exemple glorieux faire réfléchir et inspirer, c’est le modeste but du présent article.

Honneur au commando, cédons-lui la parole :

  • Suite

    « Ce jour-là, à l’aube, sautaient dans la mer vers la plage « de l’épée » (Swordbeach) les premiers commandos qui allaient réduire les défenses allemandes et permettre l’établissement de la tête de pont. Parmi eux, les seuls combattants français de la première vague d’assaut.

    Les troupes étaient précédées de leur chef, Lord LOVAT, qui avait sous ses ordres le commandant français Philippe KIEFFER.


    Ensuite, arrivée à PONT L’EVEQUE en feu où le génie britannique nous permit de passer, direction BEUZEVILLE. Des allemands réfugiés dans un tunnel refusaient de se rendre, nous les enfermâmes et ils se rendirent.

    Dans une ferme on fit cuire pour nous du mouton. Nous nous baignâmes tout habillés dans un abreuvoir pour nous laver un peu.

    De retour à BEUZEVILLE, nous rencontrâmes des belges qui avaient libéré HONFLEUR.

    Des faux résistants « tondaient » des femmes, nous leur intimâmes de cesser. C’était le 23.

    J’avais 18 ans, pas de famille, mais je comprends ceux qui avaient de la famille en France et qui sont rentrés.

    Notre armement se composait, entre autres, de quatre fusils-mitrailleurs « keygun » par section, quatre mitraillettes Thompson et des fusils modèles 303.


    Beaucoup n’ont pas été « reconnus ». Certains n’ont été proposés à la Légion d’honneur qu’au 60ième anniversaire du Débarquement, après une interview devant un journaliste envoyé par l’Élysée. Le lendemain de l’interview, plus d’obstacle, les 11 manquants furent décorés en deux « bordées ».

    En effet, 10 le furent le 5 juin et un le 6 par le Chef de l’État. Il avait déjà reçu une décoration d’un précédent Président de la République, c’était pour lui donc la seconde fois que cette heureuse circonstance se produisait.


    Cornelus Ryan, auteur du livre « le jour le plus long », a exprimé le regret que les Français n’aient pas un uniforme spécifique. Les seuls à en avoir étaient les marins qui avaient « modifié » des uniformes « à la française ».

    Pour notre part, nous avions « France » sur les épaules et la croix de Lorraine sur le béret.


    Nous faisions beaucoup de patrouilles de nuit. Ainsi, on nous signala qu’à BREVILLE, ville tenue par les allemands, une institutrice était enfermée dans l’école avec trois enfants, nous allâmes la chercher sous les feux des allemands.

    Un officier britannique, le lieutenant LITTLEVON, effectua une patrouille un soir avec un groupe de commandos. Détectés, certains réussirent à s’échapper. Le lieutenant, blessé, « fit le mort » sur le sol. Un allemand le dépouilla, un autre lui tira dessus sans le toucher. Il resta ainsi deux jours sur place, fut dépouillé à nouveau, reçut un coup de baïonnette, puis, sur le dos, sous le regard des allemands, avec des mouvements presque imperceptibles, il réussit à traverser une route en six heures et à rejoindre ensuite les lignes anglaises !

    Un de nos hommes, le commando GICQUEL fut blessé et, malheureusement, nous ne nous en aperçûmes pas. Fait prisonnier par les allemands, il fut pendu par les pieds, puis torturé : ils se sont entraînés sur lui à la baïonnette…

    Par contre, on a fait un prisonnier allemand, blessé à la jambe. Il était livide, blanc de peur. On lui donna une cigarette, l’assîmes sous un pommier. Il changea de couleur, nous montra des photos de sa famille… Je me demande ce qu’il est devenu.

    Les allemands de l’époque commettaient des atrocités, nous non.

    Le commandant KIEFFER est mort le 25 novembre 1962. Il avait au moment du Débarquement 44 ans, ce qui veut dire qu’il avait effectué l’entraînement commando à 42 ans !

    130.000 soldats alliés étaient prêts à débarquer, dont… 177 Français.

    Certains militaires ont tenté de se joindre à nous après le débarquement. Ils n’ont pas « tenu le coup » et ont démissionné du commando en disant : « Ce sont des fous, ils vont tous y rester ! ».

    On nous demanda de rédiger notre testament avant de partir.

    Le quartier général avait prévu 50% de pertes.

    L’armada de navires se rassembla autour de l’ile de WIGHT, le nom de code en était « Picadilly Circus ».

    Nous étions « au secret » dans un camp au nord de PLYMOUTH, gardés par des sentinelles américaines ayant pour ordre de tirer « à vue » sur tout homme tentant de sortir du camp.

    C’est là que nous fûmes informés une semaine avant le D-Day de notre destination : lieux, noms de codes…

    Nous embarquâmes dans les barges S23 et S27.

    L’émotion fut indescriptible de revoir la terre de France vers 7:30 le matin.

    Depuis 5:30, les bombardements aériens et l’artillerie de marine pilonnaient les défenses allemandes, sans les entamer sérieusement toutefois.

    La barge S27 reçut un obus sur le flanc gauche, qui occasionna beaucoup de blessés dont le commandant KIEFFER.

    Il y eut beaucoup de pertes sur la plage, les allemands tiraient alors que nous coupions les barbelés et que les troupes attendaient.

    Les plages étaient minées, avec des barbelés partout.

    Nous eûmes 66 hommes hors de combat, dont 10 tués…

    Deux avions allemands nous mitraillèrent (ce furent les seuls) le 6 juin, alors que nous allions rechercher nos sacs.

    Le soir du 6 juin, nous étions à 12 km dans l’intérieur des terres.

    Il fallait garder à tout prix les ponts de l’Orne et le canal.

    Nous avons tenu 78 jours. La libération de CAEN fut en fait retardée par les bombardements américains.

    A la fin de la campagne, seuls 24 hommes n’avaient pas été touchés ! »



    On ne peut, sans une extrême émotion, avoir le privilège d’écouter Léon GAULTIER égrener ses souvenirs du jour qui a marqué le début de la lutte pour libérer le sol de la Patrie du joug et de la barbarie des nazis.


    Qui témoignera demain ?

    Il serait tragique pour la Nation que le sacrifice accepté volontairement par ces héros sombre dans l’oubli.

    Aussi souhaitons que ce modeste article soit encore une petite pierre à l’édifice de la mémoire que tout militaire entretient et que tout citoyen devrait lui aussi avoir à cœur de cultiver.


    Ces soldats « Français Libres » resteront pour la postérité, l’Histoire et la France :

    « Ceux qui ne renoncent pas ».


    Colonel (h) SOBOL Jean-Pierre.


    P.S. : Si vos pas vous mènent (en vacances ou autrement…) à Ouistreham, cité côtière près de Caen (Calvados), ne manquez pas une visite du musée du « N° 4 commando », face au casino, place Albert Thomas, ouvert tous les jours de mars à fin Octobre de 10h30 à 18h, tél. : 02 31 96 63 10.  

AU COMMANDANT HÉLIE DENOIX DE SAINT-MARC

Cathédrale St Jean, Lyon le 30 août 2013


Mon cher petit papa,

Pour tous ceux qui sont ici tu es indéniablement un grand homme.

Pour nous, tes quatre filles, tu es et tu resteras notre cher petit Papa.

Je vois ton sourire taquin et ton œil s'allumer, mais nous, tes filles, ne sommes pas là pour glorifier tes faits d'armes.

Tes compagnons d'arme sont bien plus habilités à le faire.

  • Suite

    Et nous remercions tous ceux, certains au prix d'une organisation chaotique, qui sont venus aujourd'hui te rendre un dernier hommage. 

    Tous ces frères d'armes, vivants ou ombres disparues, ont bercé notre enfance puis notre vie entière. 

    Nous en croisions les sourires, les chagrins, les drames ou les espoirs, au détour des couloirs de la prison de Tulle, de Lyon, puis des Borias.

    Les Borias, tu as tant aimé cette bâtisse de pierres dorées accrochées à la garrigue, ton djebel provençal battu par le mistral, ton monastère invisible où tu as passé de si longues heures à saluer le lever de lune, à contempler la tour de Clansayes du haut de laquelle la Vierge Marie, sentinelle éternelle, veille sur le Tricastin. 

    Les Borias, dernier repaire d'anciens légionnaires, qui débarquaient sans crier gare, pour saluer leur commandant. 

    Ils ont dressé pour nous cette stature d'officiers que nous avons peu à peu apprivoisée, puis admirée et comprise. 

    Mais bien sûr, dans notre cœur, tu es avant tout ce papa plein de tendresse et d'attention qui nous a toujours accompagnées sans faillir. 

    Même aux jours les plus noirs de la prison, tu étais présent, attentif, ému. 

    Cette prison où tu as connu la solitude et l'opprobre, mais qui t'a rendu libre. 

    Puis ce furent les années lyonnaises où quelques familles, qui se reconnaîtront aisément, nous accueillirent avec le cœur, faisant fi des vents mauvais. 

    Merci à tous nos amis qui sont ici présents, fidèles au rendez-vous.

    A Lyon, nous avons découvert les joies de la vie ensemble, en famille, où nous avons essayé avec maman de chasser les ombres qui te hantaient, car elles devenaient aussi les nôtres. 

    Fantômes deBuchenwald et de Languenstein, de Talung, de la RC4, de Dien Bien Phu, des djebels algériens… Qu'ils étaient nombreux !

    Nous n'y sommes jamais parvenues, mais peut-être les avons-nous tenus un peu à distance en t'entraînant dans le tourbillon d'une fratrie de quatre filles au sein de laquelle les cris, les rires, la joie et les larmes n'ont jamais manqué. 

    Ta manière de nous guider dans la vie, toujours respectueuse, structurée, nous induisant à toujours donner le meilleur de nous-mêmes (viser au plus haut, s'estimer au plus juste…) s'est ancrée en nous. 

    Ton exemple d'humanité, d'écoute, cette attention permanente à chacun, cette absence de jugement, cette fidélité totale à tous tes engagements, et ce jusqu'à ta mort, et surtout ta capacité à pardonner, cette faculté inestimable de résilience, nous ont marquées à jamais. 

    Tu nous as appris, je te cite, « que rien n'est acquis, que tout se construit, que la vie est un combat, et que si rien n'est sacrifié, rien n'est obtenu ». Tout un programme !

    Exigent, avec beaucoup d'embuscades !!

    Avec maman nous avons tenté de te suivre. Mission difficile, mon Commandant ! 

    À travers nos amis, tu as noué ce lien particulier avec la jeunesse, cette force vive, afin de leur transmettre ta part de vérité et ce pour quoi tu t'es battu. 

    Cette passion ne t'a plus quittée, c'est devenu ta raison d'être. 

    Notre fratrie s'est ainsi élargie, combien de fils de cœur as-tu drainés comme un fleuve puissant et tranquille. 

    Patriarche d'une belle et nombreuse descendance, tes vingt petits-enfants et trois arrières petits-enfants, sont là aujourd'hui pour reprendre le flambeau. 

    Le couple que vous formiez avec maman, solide dans la tempête, est un ancrage inestimable pour eux. 

    Maman qui, avec son sourire, sa joie de vivre, sa beauté, a réjoui ton cœur, a été un des piliers qui t'ont permis de survivre et de te reconstruire.

    Tu as préféré la vérité aux honneurs, sacrifié ta carrière, ta réputation, voire tes amitiés. 

    La miséricorde divine et ta volonté t'ont permis de mourir debout, comme tu as toujours vécu, comme tu l'as toujours souhaité : partir de tes chers Borias, au milieu de tes enfants et petits-enfants, la tête reposant contre un vieil olivier, apaisé. 

    Tu as été exaucé. 

    Ce petit mot retrouvé dans tes papiers : à cette heure de départ, souhaitez-moi bonne chance mes amis. 

    Le ciel est rougissant d'or, le sentier s'ouvre, merveilleux. 

    Ne me demandez pas ce que j'emporte. Je pars en voyage les mains vides et le cœur plein d'attentes.

    Laisse-nous maintenant te dire avec Goethe : " Meurs et deviens ".


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AUGUSTE KIRMANN

Auguste Kirmann est né le 4 décembre 1907 à Hindisheim dans le Bas-Rhin de parents employés de la SNCF.

Il fait ses études au Petit Séminaire des Pères Camilliens d'Exaerde et de Tournai en Belgique.

Engagé pour trois ans dans l'Infanterie coloniale en septembre 1927, il sert au 11e RIC en Indochine.

Rendu à la vie civile, il se retire à Epstein puis s'engage à nouveau en juillet 1933 au 21e RIC.

En juillet 1935, il embarque de nouveau pour l'Indochine et est affecté au 10e Régiment mixte d'Infanterie coloniale.

De retour en France en mai 1938, Auguste Kirmann gagne le Liban, en juillet 1939 où il sert au 24e RIC.

Affecté à la 3e compagnie du capitaine Folliot, il s'évade du Liban sous l'impulsion de ce dernier avec les 130 hommes de sa compagnie, à l'aide de faux ordres de mission le 27 juin 1940. Réunis en Egypte au camp de Moascar, les volontaires français décident de prendre le nom de 1er Bataillon d'Infanterie de Marine (1er BIM) et constituent, pour les Britanniques, le premier élément des Free French (Français libres).

Toujours sous les ordres du capitaine Folliot dont la compagnie est la première opérationnelle, le soldat Kirmann prend part à la première campagne de Libye aux côtés des Britanniques.

Dès le 6 septembre 1940, son unité quitte Ismaïlia pour rejoindre, au bord de la Méditerranée, la 7e Division Blindée britannique dans la région de Marsa Matrouh en Egypte. Face aux forces franco-britanniques se trouve l'armée italienne du maréchal Graziani, forte de 200 000 hommes.

Le 7 décembre les Alliés et les Français libres du BIM franchissent la frontière libyenne et s'emparent de Sollum puis de Sidi-Barrani, faisant plusieurs milliers de prisonniers. Bardia tombe le 6 janvier 1941 et Tobrouk le 21, occasionnant les premières pertes dans les rangs du Bataillon. Auguste Kirmann est cité à l'ordre de l'armée pour s'être porté volontaire pour aller chercher le corps d'un de ses camarades exposé au feu de l'ennemi.

A l'issue de la campagne en mai 1941, il est rapatrié en Palestine où se regroupe l'ensemble des FFL avant de participer aux opérations de Syrie contre les forces de Vichy le mois suivant.

Lorsque est formée en novembre 1941 la Prévôté du Levant, seuls 21 gendarmes sur 350 acceptent de rallier la France libre. Auguste Kirmann y est affecté et nommé élève gendarme. Il est titularisé en juillet 1942 et termine la guerre à la Prévôté des troupes du Levant avec le grade de maréchal des logis chef.

Rapatrié en métropole en 1946, il quitte la gendarmerie deux ans plus tard. Il exerce ensuite différentes activités, notamment comme tailleur puis comme employé aux usines Ford de Poissy et aux HLM de la ville de Marseille.

Auguste Kirmann est décédé le 18 avril 1995 à Dieppe. Il est inhumé à Saint-Denis sur Scie (76).


• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1941
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille Coloniale avec agrafe "Libye"
• Médaille Commémorative du Levant
• Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre

Source : musée de l’ordre de la Libération.

 

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LA GENDARMERIE FACE AU COUP DE FORCE JAPONAIS EN INDOCHINE

Le 9 mars 1945, les Japonais, présents en Indochine depuis septembre 1940, déclenchent une attaque foudroyante contre les Français. Profitant de l’effet de surprise et de leur supériorité numérique, les troupes nippones écrasent les forces armées françaises. Après leur reddition, de nombreux militaires sont exécutés. A Thakhek, le gendarme Massac est ainsi massacré avec plusieurs Européens, tandis que le 10, le général Émile Lemonnier, commandant la 13e brigade de Langson, est décapité au sabre.

La gendarmerie, tout comme l’administration coloniale, est anéantie en quelques heures. Toutefois, dans plusieurs brigades, les gendarmes résistent.

  • Suite

    En Cochinchine, le maréchal des logis-chef Andrieux est assiégé, pendant quatre jours, dans son poste de Longxuyen. Plus à l’ouest, le capitaine Jean d’Hers, préparé depuis longtemps à affronter l’ennemi, multiplie les actions pour entraver ses mouvements. Il fait ainsi sauter les ponts de Goguac, de Cai-Ray et de Phuang Hiep. Le 18 mars 1945, à bord de sa chaloupe faiblement armée, le Saint-Éloi, il s’oppose à une forte troupe nippone établie sur les deux rives du canal de Tra Ban Nho. Ployant sous le nombre, l’équipe du capitaine d’Hers est détruite. Lui-même est tué d’une rafale de mitrailleuses. Seul le soldat Sylvestre et trois tirailleurs grièvement atteints survivront.

    Ailleurs, les gendarmes qui ont échappé à la capture ou à la mort prennent la brousse pour poursuivre le combat. Le maréchal des logis-chef Le Piniec, par exemple, rejoint un petit groupe de Français qui harcèle les soldats nippons pendant environ trois mois. Il est finalement capturé le 6 juin à la suite d’une embuscade. La détention dans les geôles nipponnes représente une terrible épreuve. Pour beaucoup, la mort est au bout de ce long calvaire. Les survivants sont libérés par l’armée britannique. Le maréchal des logis-chef Le Rouvillois, décédé à l’hôpital de Phnom Penh le 19 janvier 1947, est l’ultime gendarme mort des suites de l’attaque nippone.

    Commandant Benoît Haberbusch

    Docteur en histoire

    Centre de recherche de l'École des officiers de la gendarmerie nationale (CREOGN)  

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JEAN D'HERS

Jean d'Hers est né le 17 mai 1910 à Toulon dans le Var. Son père, réformé avant la première guerre mondiale, s'engage malgré tout en 1914 et est tué à Verdun l'année suivante.

A 10 ans Jean d'Hers est orphelin de sa mère. Seul avec une grand-mère, il est élevé au lycée de Toulon jusqu'à son entrée, en octobre 1929, à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion Mangin) et sert ensuite au 141e Régiment d'Infanterie Alpine de Grenoble.

Reçu au concours de l'Ecole d'Application de Gendarmerie en 1935, le lieutenant d'Hers se trouve l'année suivante affecté comme commandant de la Brigade Mobile de la Garde Civile à Gia-Dinh (Cochinchine).

C'est en cette terre lointaine que lui parvient la déclaration de guerre.

Dès lors, il sollicite en vain l'honneur de se battre en France. Promu capitaine en mars 1940, il refuse la défaite et va devenir le chef de la Résistance armée de l'ouest cochinchinois.

Dès décembre 1940, bien que père de 7 enfants, il n'hésite pas à entrer dans le réseau de renseignements "Graille" qui fournit des informations aux Britanniques de Singapour.

Il établit des relevés des terrains d'aviation japonais en Cochinchine et au Cambodge et des rapports sur la navigation nipponne sur l'embouchure du Mékong et du Bassac.

Début 1942 il est muté, par mesure disciplinaire en raison de ses activités clandestines, à Cantho, dans l'ouest cochinchinois. Il y continue sa mission de renseignement au sein du réseau "Graille", ralliant à la Résistance de nombreux volontaires et, tout d'abord, les gendarmes qui servent sous ses ordres. Ce sont ceux-là qui constitueront les équipes de combat qui vont se faire, en 1945, une place dans l'histoire.

Le 9 mars 1945 a lieu le coup de force japonais sur l'Indochine. La réaction du capitaine de Gendarmerie d'Hers est immédiate. De chef de la Résistance civile de l'ouest cochinchinois, il y devient le chef de la Résistance armée. Avec ses équipes il passe à l'action. Les ponts s'effondrent en avalanche : le 13 mars, il fait sauter le pont de Go-Quao, le 15 celui de Cai Rang et le 17 celui de Phung Hiep. Puis c'est le choc de front avec l'ennemi.

Le 18 mars 1945, médiocrement équipée, sur une petite vedette, la petite unité composée d'une quinzaine de soldats et commandée par Jean d'Hers s'oppose, sur le canal de Tran Bang, à environ 200 Japonais établis sur les deux rives du fleuve et leur inflige de lourdes pertes.

Mais, sous le nombre l'équipe de Jean d'Hers est décimée et disparaît avec son chef, tué d'une rafale de mitrailleuses. Seuls un soldat, Sylvestre, et trois tirailleurs, gravement atteints, survivront. Les Japonais eux-mêmes, diront plus tard que d'Hers et ses compagnons leur en ont imposé par leur courage.

Le corps du capitaine d'Hers sera ramené avec celui de ses camarades à Saigon en mars 1946 puis en France, en septembre 1949 pour être inhumé à Toulon.


• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 22 janvier 1946
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille Coloniale avec agrafes "Indochine", "Extrême-Orient" 
• Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre

Source : musée de l’ordre de la Libération.

ETIENNE ROCH

Officier de gendarmerie, Etienne Roch commandait le point de contrôle de Mont-St-Martin (Meurthe-et-Moselle) à proximité de la frontière entre la France et la Belgique et le Luxembourg. Dans ce secteur sensible surveillé de près par les Allemands, opéraient trois autorités douanières : celles de la France, de l’Allemagne et de la Belgique. Le 4 novembre 1942, le convoi n°40 quitta Drancy, chargé de mille Juifs, à destination d’Auschwitz. A bord de ce train se trouvaient les frères Théo et Hans Katz et leurs parents, originaires des Pays-Bas. Les deux frères sautèrent en marche et prirent le chemin de Liège en Belgique. Arrivés à Mont-Saint-Martin, ils furent arrêtés et confiés aux gendarmes français. Le commandant Etienne Roch vint les voir et leur chuchota que les portes seraient ouvertes une fois la nuit tombée, ajoutant que « quelqu’un » les attendrait pour les guider. La nuit venue, les fugitifs rencontrèrent le commandant en personne. Malgré les contrôles et le danger de circuler sans un laissez-passer spécial, il escorta les fugitifs, à travers la forêt d’Athis, jusqu’à la frontière belge qu’ils purent traverser sans encombre.

Le 1er mars 1990, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Etienne Roch le titre de Juste parmi les Nations. 

Source : comité français pour Yad Vashem.


PAUL FONTAN

Le capitaine Paul Fontan est né le 30 Octobre 1880, à Aignan (Gers).

Paul Fontan s’engage pour trois ans en 1902 en tant qu’élève de 2eme classe à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr. Il est nommé sous-lieutenant au 157e R.I., le 1er octobre 1902.

Le 4 juin 1904, sur décision présidentielle, Paul Fontan est décoré de la Médaille d’Honneur de bronze pour acte de courage et de dévouement pour son attitude lors de la catastrophe du col de la Parre, au mois de février précédent, quand une compagnie du 157e R.I avait été emportée par une avalanche. L’accident avait fait 6 morts.

« Le 22 février 1904, faisant partie d’un détachement chargé d’exécuter la reconnaissance du col de la Parre et dont l’avant-garde venait d’être entraînée par une avalanche qui avait enseveli presque tous les hommes sous la neige s’est porté sans hésitation au secours des victimes sur le terrain de l’accident avec tous les militaires du détachement. Ne tenant pas compte du danger, n’a pas cessé pendant plus de deux heures de prodiguer des soins aux blessés. Pendant la marche, s'est appliqué à maintenir le moral de la troupe et a donné, en cette circonstance, un bel exemple de dévouement et de courage. »

Le 1er octobre 1904, il est nommé lieutenant, puis commandant de l’arrondissement de Mauléon de la compagnie des Basses-Pyrénées, le 11 juillet 1908.

Le 22 mars 1908, Paul Fontan est affecté à la 8emecompagnie du 2emebataillon du régiment d’infanterie de la Garde Républicaine, à Paris. Le 4 mai 1912, il reçoit la Médaille d’Honneur d’or pour actes de courage et de dévouement et est cité à l’ordre de la Légion pour s’être distingué d’une façon toute particulière lors de la capture de la bande à Bonnot.

« A Choisy-le-Roi, le 28 avril 1912, commandant un détachement requis pour coopérer à l’arrestation de deux assassins dangereux, armés d’un revolver et réfugiés dans une maison isolée, le lieutenant Fontan contribue activement à leur capture en venant placer, au péril de sa vie et à trois reprises différentes, des explosifs au pied de cette maison qu’il parvient à faire sauter. Il pénètre ensuite le premier dans l’immeuble en flammes. »

Au début de la Première Guerre mondiale, Paul Fontan intègre le 99e R.I. comme volontaire. Il est promu capitaine à titre temporaire le 16 octobre 1914, puis commandant de compagnie le 25 octobre suivant. Mais, le 18 décembre 1914, il est tué d’un coup de feu à la tête lors des combats de Mametz et Maricourt, dans la Somme. Il est cité à l’ordre de l’armée et nommé chevalier de la Légion d’Honneur en janvier 1915.

 

« Officier d’une bravoure et d’une énergie à toute épreuve. Est tombé glorieusement à la tête de sa compagnie en donnant des ordres pour la préparation de l’attaque de la position ennemie, le 18 décembre 1914. »



Source : classe de Défense du collège de RENON.

 

LE MARECHAL MONCEY

 Moncey entre dans l’armée à 15 ans, en 1769, par vocation. Promu capitaine en 1791, puis général de division en 1794, en raison de ses prouesses sur le front espagnol, il commande successivement l’armée des Pyrénées-occidentales, l’armée des côtes de Brest, deux divisions militaires, puis une partie des troupes engagées dans les campagnes d’Italie.

Placé à la tête de la gendarmerie en 1801, il est nommé maréchal d’Empire en 1804, puis duc de Conegliano en 1808. Il participe aux campagnes d’Espagne, en 1808-1809, et de Flandre, mais pas à celle de Russie, qu’il a désapprouvée. Commandant en second de la garde nationale de Paris en 1814, il résiste aux troupes ennemies à la Place Clichy, où se dresse sa statue. Sous la Restauration, il commande l’un des corps d’armée de l’expédition d’Espagne, en 1823. Doyen des maréchaux, il devient, en 1833, à 79 ans, gouverneur des Invalides, où il accueille, en 1840, les cendres de l’Empereur, ramenées de Sainte-Hélène.

Grand, mince, élégant, sa prestance attire le respect. Après sa chute, Napoléon tient sur lui des propos élogieux : « un honnête homme » (Le Mémorial de Sainte-Hélène), « un homme d’honneur, qui s’est bien conduit avec moi jusqu’à la fin » (Mémoires de Caulaincourt), ce que l’ex-empereur ne pouvait pas dire de tous ses maréchaux !

Après l’abdication de Napoléon, qui le délie de son serment, Moncey accepte d’être nommé ministre d’État et pair de France par un Louis XVIII soucieux de se concilier l’armée. Et pour respecter la parole donnée à ce monarque, il lui reste fidèle après le retour de l’Empereur, en mars 1815 : « Vous êtes mon bienfaiteur, Sire, écrit-il à ce dernier, et ma reconnaissance est éternelle, mais je ne saurais vous servir, car ma conscience est liée par un serment. » Le même sens de l’honneur le conduit à refuser, en août 1815, de présider le conseil de guerre chargé de juger le maréchal Ney. « Où étaient les accusateurs, tandis que Ney parcourait les champs de bataille ? Si la Russie et les alliés ne peuvent pardonner au vainqueur de la Moskowa, la France peut-elle oublier le héros de la Bérésina ? », écrit-il à Louis XVIII, qui le prive, temporairement, de ses grades et de ses titres.

Retrouvons le maréchal Moncey en ce jour glacial du 15 décembre 1840, où il accueille le corps de l’Empereur aux Invalides. C’est un vieil homme de 86 ans, souffrant, qu’il faut porter sur un fauteuil. « À présent, rentrons mourir », murmure-t-il à la fin de la cérémonie.

Source : ministère de l’Intérieur/Gendinfo.

Crédit photo : musée national de la Gendarmerie.

QUELQUES CITATIONS...


S.M. Napoléon, Empereur :

 « Je ne mets pas de différence entre ceux qui défendent la patrie contre les ennemis extérieurs de l’Etat et ceux qui montrent du courage contre des ennemis de la société et de la tranquillité intérieure ».

Maréchal MONCEY, premier Inspecteur général de la gendarmerie

« (La gendarmerie…) est essentiellement militaire et s’en fait honneur ; elle doit mettre à exécution toutes les réquisitions légales qui lui sont faites ;mais elle doit obéir qu’à des ordres de chefs militaires».

« La considération dont elle est environnée s’accroît en proportion des services qu’elle rend ».

Général HULIN, commandant de la 1e division militaire :

« Une troupe armée ne doit être commandée que par un homme d’épée. Je regarde cette vérité comme un axiome ».

Joachim AMBERT, général et écrivain (1804-1890)

« …la gendarmerie, dans laquelle se retrouvent les vertus qui distinguèrent éminemment le maréchal MONCEY : dignité humaine, probité, droiture, désintéressement, modestie, justice, douceur mais caractère inébranlable ».

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